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sport et endométriose

 

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie inflammatoire et chronique qui touche environ 10 % des femmes en âge de procréer. Elle se caractérise par la présence de tissu similaire à l’endomètre (muqueuse utérine) en dehors de la cavité utérine. Ce tissu, en se développant anormalement, cause des douleurs et peut même provoquer de l’infertilité. L’endométriose est influencée par les hormones, en particulier les œstrogènes, ce qui la rend active surtout pendant les périodes menstruelles.

Le diagnostic de l’endométriose peut prendre en moyenne de 6 à 10 ans. Cela s’explique par la variabilité et la non-spécificité des symptômes, souvent confondus avec d’autres troubles. Les symptômes, comme les douleurs pelviennes, sont souvent banalisés, d’où l’importance de les reconnaître et de consulter rapidement

 

1. L’importance de l’activité physique en cas d’endométriose

L’endométriose est une maladie complexe qui affecte à la fois le corps et l’esprit des femmes qui en souffrent. Alors que le traitement médical et chirurgical constitue la base de la prise en charge, l’activité physique et sportive (APS) peut également jouer un rôle crucial dans l’amélioration des symptômes et la qualité de vie des patientes. Mais comment concilier douleurs chroniques, fatigue et pratique sportive ? Il est essentiel de bien informer et accompagner les femmes atteintes d’endométriose pour qu’elles puissent maintenir ou reprendre une activité physique adaptée.

Activité physique et qualité de vie

Les études montrent que l’exercice physique régulier a de nombreux effets bénéfiques sur la santé globale. Il contribue non seulement à améliorer la condition physique, mais également à stabiliser l’humeur, à réduire l’anxiété et à augmenter la confiance en soi. Chez les femmes souffrant d’endométriose, ces bienfaits sont d’autant plus importants qu’elles doivent faire face à une maladie chronique souvent invalidante.

Les douleurs pelviennes, les troubles digestifs ou urinaires, ainsi que les perturbations hormonales peuvent limiter les capacités physiques et entraîner une sédentarité, elle-même source de nouvelles complications. C’est pourquoi il est indispensable d’encourager l’activité physique, même à un niveau modéré, pour aider ces femmes à mieux vivre leur maladie.

 

2. Maintenir la pratique sportive : un accompagnement personnalisé

Pour les femmes déjà sportives, l’enjeu est de continuer leurs activités en dépit des symptômes de l’endométriose. Cela nécessite un accompagnement adapté, où la pratique sportive est modulée en fonction des douleurs ressenties, de la fatigue et des capacités physiques.

2.1. Adapter l’entraînement en fonction des symptômes

Le principal défi pour une femme sportive atteinte d’endométriose est de savoir adapter son activité selon les fluctuations des symptômes. Il est recommandé d’évaluer régulièrement l’intensité des douleurs et la fatigue pour ajuster la fréquence et la durée des séances.

Quels sports sont adaptés en cas d’endométriose ?

  • Les activités à faible impact telles que la natation, la marche rapide ou le vélo sont particulièrement conseillées car elles limitent la pression exercée sur le plancher pelvien tout en renforçant les muscles et en améliorant la condition cardiovasculaire.
  • Les sports à impact modéré, comme le Pilates ou le yoga, sont également bénéfiques, car ils renforcent la souplesse, la posture et la tonicité sans aggraver les douleurs pelviennes.
  • En revanche, les sports à impact élevé comme le running, les sauts ou les sports de combat peuvent aggraver les symptômes et doivent être évités lors des périodes douloureuses.

2.2. L’importance de l’accompagnement par des professionnels

Les femmes atteintes d’endométriose doivent être entourées de professionnels de la santé et du sport, qui comprennent les spécificités de la maladie et sont capables d’adapter les programmes en fonction des limitations physiques. Un suivi par un kinésithérapeute spécialisé peut également être utile, notamment pour travailler sur la souplesse des tissus et soulager les douleurs pelviennes.

 

3. Encourager la pratique sportive chez les personnes sédentaires

L’activité physique ne doit pas être réservée aux femmes déjà sportives. Il est tout aussi important, voire plus, d’inciter les femmes sédentaires à intégrer une forme d’exercice dans leur quotidien. Ce processus doit être progressif et adapté, afin de ne pas aggraver les symptômes mais au contraire de les soulager.

3.1. Démarrer en douceur

Pour les femmes non habituées à l’exercice, il est conseillé de commencer par des activités douces et de faible intensité, comme la marche. Une promenade quotidienne de 20 à 30 minutes suffit à améliorer la circulation sanguine et à diminuer les niveaux d’inflammation dans le corps. Progressivement, ces femmes peuvent augmenter la durée et l’intensité de leur activité, en fonction de leur tolérance à l’effort.

Quels sont les effets positifs de l’activité physique sur l’endométriose ?

  • Réduction de l’inflammation : L’exercice aide à diminuer les niveaux de prostaglandines et d’autres médiateurs inflammatoires, souvent en excès chez les femmes atteintes d’endométriose.
  • Gestion des œstrogènes : L’activité physique contribue à réguler les niveaux d’œstrogènes, une hormone qui joue un rôle clé dans la progression de la maladie. Elle permet également d’augmenter la production de la SHBG (Sex Hormone Binding Globulin), une protéine qui diminue l’activité des œstrogènes dans le corps.
  • Amélioration de la circulation : Un meilleur flux sanguin dans la région pelvienne réduit la stagnation des fluides et peut soulager les douleurs chroniques.
  • Effets sur le moral : L’activité physique stimule la libération d’endorphines, des hormones du bien-être qui aident à lutter contre la dépression et l’anxiété, deux troubles fréquemment associés à l’endométriose.

3.2. Créer une routine adaptée

L’important est de créer une routine qui s’intègre dans la vie quotidienne des patientes. Cela peut inclure des séances d’exercices courts mais réguliers, à intensité modérée, comme la marche, le yoga ou des étirements. L’objectif est de rendre l’activité physique durable et agréable, sans que cela soit perçu comme une contrainte. Chaque patiente doit trouver son propre rythme, en tenant compte de ses douleurs et de ses capacités physiques.

Quels types d’exercices sont recommandés pour les débutantes ?

  • La marche rapide : Accessible à toutes, la marche rapide stimule le système cardiovasculaire sans imposer de stress excessif sur les articulations ou les muscles du plancher pelvien.
  • Le yoga doux ou le stretching : Ces pratiques favorisent la détente, améliorent la flexibilité, et aident à réduire les tensions musculaires souvent associées à l’endométriose. Des postures adaptées peuvent aussi contribuer à soulager les douleurs pelviennes.
  • La natation : La natation est particulièrement bénéfique car l’eau réduit l’impact sur les articulations et soutient le corps, tout en permettant de travailler en douceur la souplesse et la force musculaire.

 

4. L’impact de l’activité physique sur le bien-être physique et psychologique

L’endométriose a des répercussions sur plusieurs aspects de la vie des femmes, non seulement en termes de douleurs physiques, mais aussi sur le plan psychologique. La pratique d’une activité physique régulière est un levier essentiel pour améliorer ces deux dimensions.

4.1. Les bienfaits physiques de l’exercice

L’endométriose se caractérise souvent par des douleurs pelviennes chroniques, une inflammation et une fatigue persistante. L’activité physique contribue à limiter ces symptômes grâce à plusieurs mécanismes biologiques :

  • Renforcement musculaire : Les muscles, notamment ceux du plancher pelvien, peuvent devenir plus solides, permettant un meilleur soutien des organes internes et réduisant ainsi la pression exercée sur la région pelvienne.
  • Souplesse et mobilité : Les exercices comme le yoga ou les étirements permettent d’améliorer la mobilité articulaire et de réduire les raideurs, notamment dans les zones touchées par l’endométriose. Cela aide à diminuer les tensions musculaires responsables d’une partie des douleurs.
  • Diminution des douleurs : L’exercice stimule la production d’endorphines, des hormones naturelles qui agissent comme des analgésiques. De plus, une meilleure circulation sanguine dans la région pelvienne peut atténuer les douleurs en limitant la stagnation des fluides et en réduisant l’inflammation locale.

4.2. Les bienfaits psychologiques

Sur le plan psychologique, l’endométriose est une maladie qui peut générer de l’anxiété, de la dépression et une perte de confiance en soi. La pratique sportive, en particulier dans un cadre structuré et adapté, est une solution efficace pour atténuer ces impacts négatifs :

  • Réduction de l’anxiété : En stimulant la production de sérotonine et de dopamine, l’exercice aide à réguler l’humeur et à apaiser les états de stress et d’anxiété. Ces hormones du bien-être sont essentielles pour mieux gérer les périodes de crise.
  • Amélioration de l’estime de soi : Continuer une activité physique, même avec des limitations, permet aux patientes de rester actives et de reprendre le contrôle sur leur corps, ce qui renforce la confiance en soi.
  • Réseau social : Pratiquer une activité physique en groupe, que ce soit du yoga ou des cours de fitness adaptés, permet de créer des interactions sociales positives, réduisant ainsi le sentiment d’isolement souvent ressenti par les femmes souffrant de maladies chroniques.

 

5. Adapter l’intensité et la fréquence de l’exercice

Il est essentiel que l’activité physique soit personnalisée en fonction des symptômes et des capacités de chaque patiente. Une approche « one-size-fits-all » n’est pas adaptée pour une maladie aussi variable que l’endométriose. Les symptômes fluctuent, souvent en fonction du cycle menstruel, et l’activité physique doit en tenir compte.

5.1. Adapter l’activité physique en fonction du cycle menstruel

Durant les périodes de menstruations, lorsque les douleurs sont souvent plus intenses, il peut être nécessaire de réduire la fréquence et l’intensité des séances d’entraînement. Des pratiques plus douces comme le yoga ou des exercices de relaxation sont alors recommandées pour éviter d’aggraver les symptômes.

Au cours des autres phases du cycle, les patientes peuvent augmenter progressivement l’intensité, en introduisant par exemple des exercices de renforcement musculaire ou d’endurance légère.

Comment savoir si l’intensité de l’exercice est trop élevée ?

  • Si l’exercice entraîne une exacerbation des douleurs pelviennes qui perdure après l’effort.
  • Si des signes de fatigue excessive apparaissent sans amélioration après une bonne nuit de sommeil.
  • Si l’effort provoque des symptômes de stress ou d’anxiété accrus.

5.2. Sports à impact modéré à privilégier

Les sports à faible ou modéré impact doivent être privilégiés pour éviter de créer une pression excessive sur la région pelvienne. Parmi les sports les plus recommandés :

  • Natation : La natation offre un excellent support pour le corps tout en minimisant les impacts sur les articulations. Elle améliore la souplesse et tonifie les muscles sans créer de surcharges.
  • Pilates : Le Pilates aide à renforcer le tronc et à améliorer la posture, ce qui peut contribuer à soulager les douleurs pelviennes.
  • Cyclisme : Le vélo est une bonne option pour renforcer l’endurance cardio sans sursolliciter le bas du corps.

 

6. Eviter le déconditionnement physique : un risque à ne pas sous-estimer

Le déconditionnement physique, ou la perte de condition physique due à l’inactivité, est une des principales conséquences de la sédentarité induite par la douleur chronique. Les femmes souffrant d’endométriose doivent donc être encouragées à rester actives, car la perte de masse musculaire et de souplesse peut aggraver les douleurs et rendre la gestion des symptômes plus difficile.

Pourquoi éviter le déconditionnement physique est-il essentiel ?

  • Préservation de la masse musculaire : Un corps plus fort et mieux soutenu peut aider à mieux gérer les douleurs.
  • Maintien de la souplesse : La mobilité des articulations et des tissus aide à éviter les raideurs qui peuvent exacerber les douleurs pelviennes.
  • Effet sur la douleur : Le renforcement du corps par l’exercice régulier permet souvent de réduire l’intensité des douleurs chroniques.

 

7. Conclusion : faire de l’activité physique une alliée contre l’endométriose

Poursuivre une activité physique régulière, adaptée et modérée, est une composante essentielle dans la prise en charge de l’endométriose. En offrant des bienfaits tant physiques que psychologiques, l’activité physique améliore la qualité de vie des femmes souffrant de cette maladie. Qu’il s’agisse de maintenir une routine sportive pour les patientes déjà actives, ou d’encourager les femmes sédentaires à se lancer dans une activité adaptée, l’exercice physique doit être perçu comme un outil incontournable pour mieux vivre avec l’endométriose.

 

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