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Les sucres ajoutés et la santé cardio-vasculaire

Sucres ajoutés et santé cardiovasculaire

Les sucres ajoutés et la santé cardiovasculaire : faut-il vraiment les éviter à tout prix ?

Le sucre est omniprésent dans notre alimentation. Pourtant, son impact sur la santé cardiovasculaire n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire. Une récente étude suédoise publiée dans Frontiers in Public Health a analysé les effets des sucres ajoutés sur sept maladies cardiovasculaires majeures. Ses conclusions ? Si une consommation excessive de sucre est néfaste, l’éviter totalement pourrait aussi être risqué. De plus, l’origine du sucre – pâtisseries, boissons sucrées ou garnitures – joue un rôle déterminant.

 

Les recommandations de l’OMS sur les sucres ajoutés : un cadre à respecter

Depuis 2015, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser 50 g de sucres libres par jour, soit environ 10 % des apports énergétiques quotidiens. Ces sucres libres englobent ceux ajoutés par les industriels ainsi que ceux présents dans des produits naturels comme le miel, les sirops ou les jus de fruits. Pourtant, cette nouvelle étude suédoise remet en question l’idée que moins de sucre est toujours mieux pour la santé.

 

Une étude basée sur les habitudes alimentaires de 69 705 Suédois

Les chercheurs ont analysé les réponses de près de 70 000 personnes, obtenues via des questionnaires semi-quantitatifs de fréquence de consommation alimentaire. Ils ont soustrait les sucres naturellement présents dans les fruits, légumes et jus 100 % pur jus afin d’obtenir une estimation précise des sucres ajoutés consommés.

Ils ont ensuite examiné les liens entre cette consommation et le risque de développer sept maladies cardiovasculaires :

  • AVC ischémique
  • AVC hémorragique
  • Infarctus du myocarde
  • Sténose aortique
  • Insuffisance cardiaque
  • Fibrillation atriale
  • Anévrisme de l’aorte abdominale
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Équilibre : ni trop, ni trop peu de sucre

L’un des résultats les plus surprenants de l’étude est que les personnes consommant très peu de sucres ajoutés (<5 % des apports énergétiques) avaient un risque accru de maladies cardiovasculaires. Ce phénomène pourrait s’expliquer par :

  • Des carences en micronutriments : certains aliments sucrés contiennent des vitamines et minéraux essentiels.
  • La substitution par des produits riches en graisses saturées, qui sont associés à un risque accru de maladies cardiaques.

Cependant, une consommation excessive de sucre (>20 % des apports énergétiques) reste dangereuse, notamment pour :

  • L’AVC ischémique
  • L’anévrisme de l’aorte abdominale

Les meilleurs résultats en termes de santé cardiovasculaire ont été observés chez les consommateurs modérés (5 à 10 % des apports énergétiques).

Boissons sucrées : un véritable danger pour le cœur

En analysant les différentes sources de sucre, les chercheurs ont découvert que les boissons sucrées sont les plus délétères. Les consommateurs réguliers (plus de 8 boissons sucrées par semaine) avaient :

  • +18 % de risque d’insuffisance cardiaque
  • +19 % de risque d’AVC ischémique
  • +11 % de risque de fibrillation atriale
  • +31 % de risque d’anévrisme de l’aorte abdominale

Pourquoi un tel impact ? Contrairement aux aliments solides, les calories liquides ne procurent pas de sensation de satiété, ce qui pousse à une surconsommation et favorise le surpoids et l’obésité, deux facteurs de risque majeurs pour le cœur.

Les pâtisseries et friandises : moins nocives qu’on ne le pense ?

Contre toute attente, les personnes qui consommaient le moins de friandises présentaient un risque cardiovasculaire plus élevé. Comment expliquer ce paradoxe ? Selon les chercheurs, les pâtisseries et friandises sont souvent consommées dans un cadre social, notamment en Suède avec la célèbre pause « fika », un moment de convivialité autour d’un café et d’une douceur sucrée.

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Cette habitude suggère que la nutrition ne se limite pas aux apports en macronutriments, mais qu’elle englobe aussi des aspects psychologiques et sociaux qui peuvent influencer positivement la santé.

Les garnitures sucrées : un effet mitigé

Pour les garnitures sucrées (miel, confitures, sucre de table), les résultats étaient plus nuancés :

  • Un faible apport était associé à un risque accru de sténose aortique et d’insuffisance cardiaque.
  • Une consommation excessive augmentait le risque d’anévrisme de l’aorte abdominale.

 

Pourquoi toutes les sources de sucre ne se valent-elles pas ?

L’effet néfaste des boissons sucrées pourrait être lié à l’index glycémique élevé de ces produits, qui provoquent des pics de glucose dans le sang, favorisant l’inflammation et le développement de maladies cardiovasculaires.

En revanche, les pâtisseries et friandises contiennent généralement des matières grasses et des protéines, qui ralentissent l’absorption du sucre et atténuent son impact sur la glycémie.

 

Comment adapter son alimentation pour préserver son cœur ?

Plutôt que d’éliminer totalement les sucres ajoutés, il est préférable d’adopter une approche équilibrée :

  • Limiter les boissons sucrées au strict minimum.
  •  Privilégier les sources de sucre solides (pâtisseries, chocolats, crèmes glacées) en quantité modérée.
  •  Ne pas supprimer totalement les sucres ajoutés, sous peine de déséquilibrer son alimentation.
  •  Favoriser une alimentation riche en fibres, protéines et graisses saines pour stabiliser la glycémie.
  •  Prendre en compte l’aspect social et psychologique de l’alimentation : partager un dessert à l’occasion n’a rien de dramatique.

 

Conclusion : une approche mesurée du sucre est la clé

L’étude suédoise met en lumière un point essentiel : le sucre n’est pas un ennemi absolu, mais c’est sa source et sa quantité qui influencent son impact sur la santé cardiovasculaire. Si les boissons sucrées doivent être évitées, les pâtisseries et friandises peuvent s’intégrer à une alimentation équilibrée, tant qu’elles restent occasionnelles. Comme souvent en nutrition, c’est l’excès qui est problématique, pas l’aliment en lui-même.

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