jemeremetsausport.com

La rupture du ligament croisé antérieur (LCA) : une blessure fréquente

Rupture du ligament croisé antérieur

Comprendre le rôle du ligament croisé antérieur

Le genou est une articulation complexe, stabilisée par quatre ligaments principaux qui assurent sa mobilité et sa résistance aux mouvements extrêmes. Parmi eux, le ligament croisé antérieur (LCA) joue un rôle essentiel dans la stabilité du genou, en limitant la translation du tibia vers l’avant et en contrôlant sa rotation interne.

Lorsque ce ligament se rompt, souvent lors d’une activité sportive intense, cela peut provoquer une instabilité du genou et limiter considérablement la reprise du sport ou même des gestes du quotidien.

 

Qu’est-ce qu’une rupture du LCA ?

La rupture du ligament croisé antérieur résulte généralement d’un mouvement de rotation forcée du genou, souvent lors d’un changement de direction brutal ou d’une mauvaise réception après un saut.La rupture du LCA est une blessure fréquente chez les sportifs

Le ligament peut se rompre en trois endroits :

-Au milieu du ligament
-À l’insertion sur le fémur
-À l’insertion sur le tibia

Contrairement à d’autres structures du genou, le LCA ne peut pas cicatriser naturellement, ce qui peut provoquer une instabilité chronique si aucun traitement adapté n’est suivi.

 

Les sports à risque de rupture du ligament croisé antérieur (LCA)

Certains sports exposent davantage les athlètes à une rupture du LCA en raison des mouvements explosifs, des changements de direction rapides et des contacts physiques fréquents. Les disciplines les plus concernées sont celles qui sollicitent intensément le genou avec des pivots, des sauts et des accélérations brusques.

 

Sports collectifs à pivots et à contacts

Ces sports impliquent des changements de direction rapides et des contacts avec d’autres joueurs, augmentant le risque de torsion excessive du genou :

Football (soccer) : les tacles, les dribbles et les changements brusques de direction sont des causes fréquentes de rupture du LCA.
Basket-ball : les arrêts brusques, les pivots et les sauts répétés peuvent exercer une forte pression sur le ligament.
Handball : combinaison de courses rapides, d’appuis dynamiques et de contacts physiques, ce sport est très traumatisant pour le genou.
Rugby : en plus des changements de direction, les chocs violents augmentent le risque de blessure.

 

Sports individuels à fort impact sur les genoux

Certains sports individuels nécessitent des appuis instables ou des mouvements susceptibles d’engendrer une torsion forcée du genou :
Ski alpin : une chute avec un ski bloqué dans la neige peut entraîner une torsion brutale du genou, provoquant une rupture du LCA.
Tennis et badminton : les déplacements latéraux rapides et les arrêts nets sollicitent fortement les ligaments du genou.
Gymnastique : les réceptions de saut mal contrôlées peuvent créer une hyperextension du genou, favorisant la rupture du LCA.

LIRE AUSSI  Recommandations de l'OMS sur l'activité physique

 

Autres disciplines exposant au risque de LCA

Danse et patinage artistique : les rotations et les réceptions de saut mal exécutées peuvent endommager le LCA.

-Combat (judo, MMA, lutte) : les prises et déséquilibres imposés aux adversaires peuvent entraîner des torsions involontaires du genou.

-Sports extrêmes (skateboard, motocross) : les chutes avec réception sur une jambe augmentent le risque de blessure ligamentaire.

 

Facteurs aggravants dans la pratique sportive

Certains facteurs augmentent le risque de rupture du ligament croisé antérieur dans ces sports :

  •  Mauvaise préparation musculaire : un manque de renforcement musculaire des jambes peut fragiliser le genou.
  •  Fatigue musculaire : un athlète fatigué a une moins bonne coordination et un contrôle articulaire réduit.
  •  Surface de jeu instable : jouer sur du gazon synthétique ou une neige verglacée peut altérer l’adhérence et favoriser les entorses.
  •  Mauvaise technique : un appui mal exécuté, une réception déséquilibrée ou une mauvaise posture augmentent les risques.

 

 

Quels sont les symptômes d’une rupture du LCA ?

Les signes caractéristiques d’une rupture du ligament croisé antérieur incluent :

  • Un craquement audible au moment du traumatisme
  • Un gonflement rapide du genou dû à un épanchement sanguin
  • Une douleur modérée à intense, diminuant après quelques semaines
  • Une sensation d’instabilité du genou lors de la marche ou d’activités sportives
  • Des difficultés à poser le pied au sol immédiatement après l’accident

Dans certains cas, les patients ressentent un dérobement du genou, notamment en descendant les escaliers ou lors de gestes simples du quotidien.

 

Comment diagnostiquer une rupture du LCA ?

Le diagnostic repose sur plusieurs étapes :

Examen clinique: Un médecin effectuera des tests spécifiques pour évaluer la stabilité du genou :

  • Test du tiroir antérieur : mesure du déplacement du tibia
  • Test de Lachman : évaluation de la laxité du genou
  • Test du ressaut en rotation : analyse de la stabilité dynamique

Ces tests sont parfois difficiles à réaliser immédiatement après la blessure en raison de la douleur et du gonflement.

Examens complémentaires:

IRM (imagerie par résonance magnétique) : permet de confirmer la rupture et de détecter d’éventuelles lésions associées (ménisque, autres ligaments).
Radiographies : utilisées pour exclure une fracture osseuse.
Radiographies dynamiques (TELOS) : permettent de mesurer la laxité du genou et confirmer l’étendue de la blessure mais elles ne sont pas prescrites de façon systématique.

LIRE AUSSI  La récupération: L'équilibre entre entraînement et repos

 

Quels sont les traitements possibles ?

Le traitement dépend de plusieurs facteurs : l’âge du patient, le niveau d’activité, la présence ou non d’instabilité et les lésions associées.

Traitement médical (sans chirurgie): Dans certains cas, une rupture du LCA peut être prise en charge sans intervention chirurgicale, en particulier chez les personnes peu sportives ou ne ressentant pas d’instabilité.

  • Repos et anti-inflammatoires pour réduire la douleur et l’épanchement
  • Port d’une attelle pendant 10 à 15 jours pour stabiliser le genou
  • Kinésithérapie intensive pour renforcer les muscles autour du genou et compenser l’absence du LCA

Certaines personnes parviennent à reprendre une vie normale sans chirurgie, mais ce n’est pas toujours le cas, notamment pour les sportifs de haut niveau.

Traitement chirurgical (ligamentoplastie): Si le patient souffre d’une instabilité persistante, la chirurgie devient nécessaire. Le LCA étant incapable de cicatriser seul, il doit être remplacé par une greffe tendineuse issue du patient lui-même.

Les techniques les plus courantes sont :

  • Technique Kenneth Jones : utilisation du tendon rotulien
  • Technique DIDT : prélèvement des tendons des ischio-jambiers
  • Technique Mac Intosh : utilisation du fascia lata

L’intervention se déroule sous arthroscopie, une technique mini-invasive permettant d’insérer une caméra et des instruments chirurgicaux à l’intérieur du genou pour fixer la greffe avec précision.

 

Rééducation et reprise du sport après une opération du LCA

Après l’intervention, la rééducation post-opératoire joue un rôle fondamental dans la récupération complète.

 Les grandes étapes de la rééducation :

  • Jour 1 : appui autorisé avec béquilles
  • 1 semaine : début des exercices de flexion-extension
  • 1 mois et demi : reprise du vélo et de la natation
  • 3 mois : reprise progressive de la course à pied
  • 9 mois : retour aux sports à pivots (football, basket, ski)

 Temps d’arrêt de travail :(durée approximative)
✔️ 1,5 mois pour un emploi sédentaire
✔️ 3 mois pour un métier physique

Conduite automobile possible après 1,5 mois.

 

Quels sont les risques de l’opération ?

Comme toute intervention chirurgicale, la ligamentoplastie du LCA présente quelques risques :

✔️ Infection post-opératoire (rare, nécessite une reprise chirurgicale et des antibiotiques)
✔️ Hématome post-opératoire (résorbé en quelques semaines)
✔️ Nouvelle rupture du ligament en cas de second traumatisme
✔️ Raideur articulaire nécessitant un suivi en kinésithérapie

LIRE AUSSI  Le Zinc : Un minéral essentiel pour la santé

Une bonne rééducation et un suivi médical rigoureux permettent de limiter ces complications.

 

Prévention : comment réduire le risque de rupture du LCA en sport ?

  • Renforcement musculaire : un travail spécifique sur les quadriceps, les ischio-jambiers et les fessiers améliore la stabilité du genou.
  • Exercices de proprioception : entraînements d’équilibre et de contrôle des appuis pour améliorer la coordination.
  • Apprentissage des bons gestes : adopter une technique correcte pour pivoter, atterrir après un saut et éviter les mouvements dangereux.
  • Échauffement et récupération : bien s’échauffer avant l’effort et étirer les muscles après pour limiter les tensions excessives sur les ligaments.
  • Équipement adapté : porter des chaussures appropriées pour assurer un bon maintien du pied et du genou.

En cas de douleur ou d’instabilité du genou après un entraînement ou un match, consultez rapidement un médecin. La prévention reste la clé pour éviter cette blessure fréquente et invalidante.

Conclusion : une récupération réussie avec une prise en charge adaptée

La rupture du ligament croisé antérieur est une blessure fréquente chez les sportifs et peut impacter considérablement la mobilité du genou. Toutefois, grâce aux avancées médicales et à une rééducation rigoureuse, la reprise du sport et d’une vie normale est tout à fait possible.

En cas de doute, consultez un médecin pour un diagnostic précis et un traitement adapté !

  • Griffin, L. Y., Albohm, M. J., Arendt, E. A., Bahr, R., Beynnon, B. D., DeMaio, M., … & Yu, B. (2006). « Understanding and Preventing Noncontact Anterior Cruciate Ligament Injuries: A Review of the Hunt Valley II Meeting, January 2005. » The American Journal of Sports Medicine, 34(9), 1512-1532.
  • Frobell, R. B., Roos, H. P., Roos, E. M., Ranstam, J., & Lohmander, L. S. (2010). « A randomized trial of treatment for acute anterior cruciate ligament tears. » The New England Journal of Medicine, 363(4), 331-342.
  • Ardern, C. L., Taylor, N. F., Feller, J. A., Whitehead, T. S., & Webster, K. E. (2014). « Return-to-Sport Outcomes at 2 to 7 Years After Anterior Cruciate Ligament Reconstruction Surgery. » The American Journal of Sports Medicine, 42(1), 41-48.