Peut-on faire du sport avec des hémorroïdes ?
- 3 mars 2025

Les hémorroïdes sont une affection courante touchant près de 50 % des adultes de plus de 50 ans, mais elles peuvent apparaître à tout âge. Brûlures, douleurs, démangeaisons… Ces symptômes peuvent rendre difficile la pratique d’un sport, notamment pour les athlètes.
Faut-il arrêter toute activité physique en cas de crise hémorroïdaire ? Quels sports sont à éviter et lesquels sont recommandés ?
Hémorroïdes et activité physique :
Les hémorroïdes sont des veines dilatées situées dans la région anale. Elles peuvent être internes ou externes et provoquer des douleurs, des saignements et de l’inconfort. L’activité physique joue un rôle crucial dans la circulation sanguine et la prévention de la constipation, deux facteurs qui influencent directement cette pathologie.
Les bienfaits du sport sur les hémorroïdes
1. Amélioration de la circulation sanguine
L’une des principales causes des hémorroïdes est la stagnation du sang dans les veines de la région anale. Ce phénomène survient souvent en raison d’un manque de mouvement, ce qui empêche un bon retour veineux.
Le sport stimule la circulation sanguine et empêche l’accumulation de sang dans les veines hémorroïdaires. En bougeant régulièrement, vous favorisez un retour veineux optimal, ce qui réduit les risques d’inflammation et de formation de nouvelles hémorroïdes.
2. Prévention de la constipation, un facteur aggravant
La constipation est l’un des principaux déclencheurs des hémorroïdes. En effet, des selles dures et difficiles à évacuer augmentent la pression sur les veines anales, favorisant leur inflammation.
L’activité physique stimule le transit intestinal et améliore la digestion en favorisant les contractions naturelles des intestins (péristaltisme). Ainsi, le sport aide à lutter contre la constipation et limite les efforts lors de la défécation, réduisant ainsi la pression sur la région anale.
3. Contrôle du poids et réduction de la pression abdominale
L’excès de poids est un facteur aggravant des hémorroïdes, car il exerce une pression supplémentaire sur la région abdominale et les veines anales. En pratiquant régulièrement du sport, vous maintenez un poids sain, ce qui réduit cette pression et prévient l’apparition des hémorroïdes.
De plus, certaines activités comme le gainage et les exercices de renforcement musculaire doux aident à tonifier les muscles du plancher pelvien, ce qui améliore la circulation et réduit le risque de récidive.
Les sports à éviter en cas d’hémorroïdes
Lorsque l’on souffre d’hémorroïdes, certains sports sont déconseillés car ils peuvent accentuer les douleurs, provoquer des irritations ou aggraver l’inflammation. Ces activités exercent généralement une pression excessive sur la région anale ou augmentent la congestion sanguine dans le bas du corps. Voici les sports à éviter :
1.Le cyclisme (vélo de route et VTT): le sport le plus concerné
Parmi toutes les disciplines, le cyclisme est particulièrement impacté par les hémorroïdes.
- La pression exercée par la selle sur la zone anale peut aggraver l’inflammation
- Risque de frottements et d’irritations liés à la position assise prolongée
- Vibrations et chocs répétés en VTT qui accentuent la douleur
📌 Alternatives : Si vous aimez le vélo, optez pour un vélo d’appartement avec une selle ergonomique et bien rembourrée, et limitez la durée des séances.
2.La musculation avec charges lourdes
- Soulèvement de charges lourdes = augmentation de la pression intra-abdominale
- Risque de congestion veineuse et d’aggravation des hémorroïdes
- Efforts intenses qui peuvent provoquer des micro-déchirures au niveau du rectum
📌 Alternatives : Privilégiez des exercices de musculation avec des charges légères et un plus grand nombre de répétitions. Le Pilates ou le gainage doux peuvent être de bonnes options pour renforcer les muscles sans risquer d’aggraver les hémorroïdes.
3. L’équitation
- Chocs et impacts répétés en raison du contact avec la selle
- Compression constante de la zone périnéale, qui aggrave la douleur et l’irritation
- Risque d’aggraver les crises hémorroïdaires en raison de la pression exercée par la posture prolongée
📌 Alternatives : Si vous pratiquez l’équitation régulièrement, réduisez la durée des séances et portez des sous-vêtements rembourrés pour limiter la pression.
4. La course à pied intensive
- Chocs répétés sur le périnée qui peuvent aggraver l’irritation
- Risque de frottements et d’inflammation en raison de la transpiration
- Possibilité d’aggravation des douleurs en cas de constipation ou de mauvaise hydratation
📌 Alternatives : Privilégiez la marche rapide ou des courses légères sur un sol souple (comme l’herbe ou le tapis de course) pour limiter l’impact.
5. Les sports de combat (boxe, judo, lutte, MMA)
- Efforts intenses et contractions abdominales fortes qui augmentent la pression sur le rectum
- Risque de chocs directs sur la zone pelvienne
- Possibilité d’irritation due à des positions prolongées au sol (surtout en judo et en lutte)
📌 Alternatives : Privilégiez des sports de combat moins impactants, comme le taï-chi ou le kung-fu doux.
6. L’aviron et le rameur
- La position assise prolongée exerce une forte pression sur la région anale
- Les mouvements de va-et-vient sollicitent excessivement le périnée
- Risque d’aggravation de la congestion sanguine dans le bas du corps
📌 Alternatives : Si vous souhaitez faire du cardio, privilégiez la natation ou le vélo d’appartement avec une selle ergonomique.
7. Le ski et le snowboard
- Les mouvements de flexion prolongée augmentent la pression sur le rectum
- Chocs répétés en ski alpin et vibrations en snowboard
- Risque de froid excessif qui peut ralentir la circulation sanguine et aggraver l’inflammation
📌 Alternatives : Optez pour la marche en raquettes, qui sollicite moins la zone anale tout en restant un sport hivernal accessible.
8. Le football et le basketball
- Courses rapides et arrêts brusques qui augmentent la pression sur le périnée
- Chocs et contacts physiques qui peuvent provoquer des traumatismes locaux
- Risque de déshydratation, ce qui aggrave la constipation et les crises hémorroïdaires
📌 Alternatives : Si vous aimez les sports collectifs, le volley-ball est une meilleure option, car il sollicite moins la zone anale.
Quels sports sont recommandés en cas d’hémorroïdes ?
Lorsqu’on souffre d’hémorroïdes, il est essentiel de choisir des activités physiques adaptées pour éviter d’aggraver la douleur et les inflammations. Certains sports permettent de rester en forme tout en minimisant la pression exercée sur la zone anale. Voici les disciplines les plus recommandées :
1. La natation : le sport idéal pour soulager les hémorroïdes
La natation est sans doute le sport le plus recommandé en cas d’hémorroïdes. Pourquoi ?
- Effet d’apesanteur : L’eau réduit la pression exercée sur la région anale, ce qui limite les douleurs et favorise la circulation sanguine.
- Aucune friction ni impact : Contrairement à d’autres sports, la natation ne provoque pas d’irritations dues aux frottements ou aux chocs.
- Amélioration de la circulation veineuse : En mobilisant tout le corps, elle favorise le retour veineux et limite la stase sanguine, une des principales causes des hémorroïdes.
📌 Conseil : Optez pour des nages douces comme le dos crawlé ou la brasse pour éviter une pression excessive sur le périnée.
2. La marche : simple, efficace et accessible
Marcher régulièrement permet d’activer la circulation sanguine et d’améliorer le transit intestinal, réduisant ainsi la constipation, un facteur aggravant des hémorroïdes.
- Exerce une pression modérée : Contrairement à la course à pied, la marche n’occasionne pas d’impacts violents sur le périnée.
- Favorise le retour veineux : Elle stimule la circulation sanguine et limite la stagnation du sang dans la zone pelvienne.
- Facilite la digestion : Une marche quotidienne de 30 minutes aide à réguler le transit, évitant ainsi les efforts excessifs lors des selles.
📌 Conseil : Privilégiez un terrain plat et portez des chaussures confortables pour limiter la fatigue musculaire.
3. Le vélo d’appartement : une alternative douce au cyclisme
Si le vélo traditionnel peut être inconfortable à cause de la pression exercée par la selle, le vélo d’appartement est une option intéressante.
- Réduction des chocs : Contrairement au vélo en extérieur, il n’y a pas de vibrations dues aux irrégularités du sol.
- Moins de pression sur l’anus : En utilisant une selle adaptée (large et rembourrée), la pression est mieux répartie.
- Amélioration de la circulation sanguine : L’effort cardiovasculaire stimule le retour veineux et réduit le risque de congestion hémorroïdaire.
📌 Conseil : Adoptez une posture correcte et utilisez une selle ergonomique pour un meilleur confort.
4. Le yoga : une approche douce et bénéfique
Le yoga est particulièrement recommandé en cas d’hémorroïdes, car il combine respiration, relaxation et postures bénéfiques pour la circulation sanguine.
- Réduction de la pression intra-abdominale : Certaines postures (comme la posture du pont ou celle des jambes contre le mur) aident à améliorer le retour veineux.
- Diminution du stress : Le stress étant un facteur aggravant des troubles digestifs et circulatoires, la relaxation du yoga peut limiter les crises hémorroïdaires.
- Amélioration du transit intestinal : Les exercices favorisent un bon fonctionnement digestif, réduisant ainsi le risque de constipation.
📌 Conseil : Évitez les postures où une pression excessive est exercée sur la zone pelvienne, comme les positions assises prolongées sur un sol dur.
5. L’aquagym : une alternative douce et efficace
L’aquagym présente les mêmes avantages que la natation tout en permettant de tonifier le corps en douceur.
- Absence d’impact sur le périnée
- Renforcement musculaire sans douleur
- Stimulation de la circulation sanguine grâce à la pression de l’eau
📌 Conseil : Privilégiez des mouvements fluides et évitez les exercices nécessitant un appui prolongé sur le bassin.
6. Le Pilates : renforcer sans aggraver
Le Pilates est un excellent compromis pour renforcer la sangle abdominale et améliorer la posture sans exercer de pression excessive sur la région anale.
- Améliore le tonus musculaire du périnée et de l’abdomen
- Favorise une bonne posture et un meilleur retour veineux
- Limite la stagnation du sang dans la région pelvienne
📌 Conseil : Choisissez des exercices qui ne nécessitent pas de contractions trop fortes des muscles du bas-ventre.
- Exercices de respiration et Kegel : renforcent les muscles du plancher pelvien et préviennent les crises.
Soulager les hémorroïdes naturellement
1. Hydratation et alimentation
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Boire au moins 2 litres d’eau par jour.
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Consommer des fibres pour éviter la constipation (fruits, légumes, céréales complètes).
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Privilégier les aliments riches en flavonoïdes (baies, agrumes) pour renforcer les veines.
2. Remèdes naturels
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Appliquer des compresses froides pour réduire l’inflammation.
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Utiliser des bains de siège à la camomille ou au marron d’Inde pour apaiser la zone.
3. Soins et solutions médicales en cas de crises récurrentes
Si les traitements naturels ne suffisent pas, une prise en charge par un professionnel de santé est nécessaire.Il proposera un traitement médical dans un premier temps.
Si les traitements classiques ne suffisent pas, une intervention chirurgicale mini-invasive peut être envisagée : Méthode THD (Désartérialisation Transanale sous Doppler) : ligature des artères hémorroïdaires sans résection, permettant une reprise rapide du sport.Il y a également d’autres techniques chirurgicales qui peuvent êtres envisagées en fonction du niveau de sévérité de la pathologie et de son retentissement sur la vie quotidienne.
Conclusion : Comment concilier sport et hémorroïdes ?
Pratiquer un sport lorsqu’on souffre d’hémorroïdes est non seulement possible, mais peut aussi être bénéfique si l’on privilégie des disciplines adaptées. Les activités douces comme la natation, la marche ou encore le yoga permettent de rester actif sans exercer une pression excessive sur la zone anale.
L’essentiel est d’adopter de bonnes habitudes pour limiter l’inconfort et éviter d’aggraver les symptômes :
- Maintenir une hydratation optimale
- Consommer une alimentation riche en fibres pour faciliter le transit intestinal
- Privilégier des soins locaux adaptés
- Éviter les exercices impliquant un effort intense ou des pressions répétées sur la région pelvienne
Enfin, si les crises sont fréquentes ou douloureuses, il est recommandé de consulter un professionnel de santé pour explorer les options médicales disponibles. L’activité physique doit rester un allié pour la santé, et en ajustant ses choix, il est tout à fait possible de continuer à bouger sans souffrir davantage.